Solitude (Edito de J.P Mercier)

Publié le par Jean-Pierre Mercier

Solitude (Edito de J.P Mercier)

De nouveaux liens sociaux.
Les poètes sont de grands utilisateurs des réseaux sociaux. Certes, je n’en conteste pas les avantages. Ils ouvrent les chemins de la Connaissance (jusque là réservés à une certaine élite), ils facilitent les relations, permettent rompre avec notre isolement, mais avec le risque évident d’aggraver nos solitudes, or, la solitude n’est-elle pas le plus grand frein à l’épanouissement de
l’homme, un véritable cancer des temps modernes ?

Il y a solitude et solitude.
Je pense au poète, au musicien, au sculpteur, au peintre, ils ont besoin de solitude. Le créateur est seul, enfin matériellement ; en vérité sa source d’inspiration, c’est toujours l’autre, un ou une
autre, un sentiment, une émotion... C’est la solitude positive. Mais je pense aux personnes âgées, aux étudiants qui arrivent dans une ville qu’ils ne connaissent pas, à celles et ceux qui sont
dans l’épreuve (rupture familiale, chômage, maladie...) pour qui la solitude s’ajoute à leur détresse quotidienne. Rien ne vaut la rencontre physique : échanger un regard, une sensation (la couleur
du ciel, le jour, la nuit, les bruits, le silence...), couper la parole à l’autre jusqu’à l’incompréhension... redonner vie à la parole... Ce sont ces comportements qu’il convient de développer.

Il faut créer de nouveaux liens
Même si le bénévolat connaît des difficultés, la vie associative reste un des moyens les plus efficaces pour apprendre à vivre ensemble, autour d’un même centre d’intérêt, au-delà de nos différences, de nos origines sociales, de nos âges… Se rassembler pour partager (donner et recevoir, pas donner pour recevoir), échanger, parler, se sourire, écouter… mais avant tout accueillir l’autre, l’inconnu.

Je peux témoigner de l’importance de notre association, modeste, j’en conviens, mais qui a su, au fil du temps, tresser de véritables liens entre des hommes et des femmes qui n’auraient aucune raison de se rencontrer si ce n’est pour, je le redis, partager un moment d’amitié autour d’une poignée de mots jetés sur une feuille blanche un soir de solitude. Chez nous, Poètes en Berry, nous n’organisons jamais de réunions, mais nous proposons des rencontres. Simple question de mots ? Non, un état d’esprit que je vous invite à... partager lors d’une de nos prochaines… rencontres.

Cette Lettre n’est qu’une poignée de sable mais comme le dit Borgès
« Je prends une poignée de sable et je modifie le désert.» ...
le désert de nos solitudes.

J.P Mercier

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